Jean Paul Belmondo : son histoire et son image

Un soir, un groupe de filles discutait de leurs préférences. « Si vous voyiez Delon et Belmondo passer la porte, avec lequel des deux aimeriez-vous passer la soirée ? Belmondo a gagné haut la main. Quelles en sont les  raisons ? Nous allons voir quelques opinions :

Qui est Belmondo pour les analystes ?

L’auteur de la question, une jeune femme mariée étudiant la philosophie, leur a dit qu’elle n’était pas du tout surprise par leur préférence pour Belmondo.  Belmondo, leur a-t-elle dit, est l’acteur qui vous rappelle ce gars sympa et drôle dont vous êtes à moitié tombée amoureuse il y a quelques années. Delon, c’est autre chose. Il vous inspire le respect. En fait, il n’y a peut-être pas une grande différence entre Delon et Belmondo, ils sont peut-être tous deux des ténors professionnels mais avec des vertus très différentes et une technique très personnelle.

La mort de Belmondo a choqué les Français

Il y a 80 films, le passage d’une façon de faire (du cinéma) à une autre, de Jean Gabin à Jean-Paul Belmondo : « Viens que je t’embrasse, t’es mes 20 ans », dit un Gabin vieillissant, dans un film, au personnage joué par Belmondo. C’est une manière de faire des films, de jouer la comédie que l’on identifie à la soi-disant nouvelle vague, mais qui, dans le cas de Belmondo, finit par se confondre avec le cinéma d’une vie. Et c’est ainsi : il pouvait incarner le personnage de Cyrano de Bergerac sur scène (en 1989 dans un montage de Robert Hossein) ou laisser perplexes en jouant le prêtre dans le Prêtre de Léon Morin (1961), le film de Jean-Pierre Melville. « Belmondo peut tout faire », disait Truffaut. Et le plus surprenant, c’est qu’il n’avait rien à voir avec Jean Marais ou Gérard Philipe. De plus, lors de son passage au Conservatoire, l’un de ses professeurs, Pierre Dux, lui a même dit : « Si tu penses seulement à étreindre une femme sur scène, le public va probablement éclater de rire ».

Le jeune Jean-Paul Belmondo n’avait pas le physique de l’emploi

C’est une star qui, de son seul nom, a dominé le box-office français pendant vingt ans : entre 1964 et 1985. Ses films ont systématiquement dépassé le million d’entrées. Et la presse n’oublie pas de mentionner sa proximité avec le public, inhabituelle dans ces années-là et impensable aujourd’hui. Il insiste sur sa joie de vivre contagieuse et insolente.  La dépouille de Belmondo a reçu un hommage national aux Invalides. « Nous aimons Belmondo parce qu’il nous ressemblait », a déclaré le président Macron (faisant écho à cette fille Bocaccio qui a découvert son Belmondo dans le fils d’un riche falangiste de Pedralbes ?) aux Invalides, avant de faire ses adieux avec un émouvant : « Adieu Bébel ». Par ailleurs, tout le monde se demande ce que l’acteur a dû penser lorsqu’il s’est vu aux Invalides, le corps porté sur les épaules d’une douzaine de soldats. Probablement il s’agit d’une certaine brutalité. Tout le monde l’a adoré et il laissera toujours une trace dans le coeur des cinéphiles dans le monde entier.

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